Epona

par **Lysbeth Emerelle** Ven 13 Fév - 11:02

Epona est citée par plusieurs auteurs latins et c’est une des déesses les plus représentées. C’est une des rares divinités gauloises qui est entré dans le panthéon romain sans aucune modification.

Son nom contient le mot celtique –epos qui signifie « cheval » suivit d’un suffixe –ona « relatif à ».

Dans ses représentations elle est souvent vêtue et drapée, parfois entourée d’équidés, souvent assise de côté sur une jument parfois accompagnée d’un poulain.

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* Une déesse aux multiples attributs

Ainsi comme son nom l’indique c’est la patronne des cavaliers de l’armée, des palefreniers, des conducteurs mais aussi des voyageurs.
On la retrouve parfois sur des stèles funéraires ce qui pourrait présager une déesse psychopompe, évoquant le voyage de l’âme dans l’autre-monde, le cheval passant pour conduire les morts dans l’au-delà.
Elle assure aussi la prospérité agricole. Elle est souvent représentée avec une corne d’abondance, une patère ou une corbeille de fruit et certains l’ont ainsi assimilé aux matres.
On la retrouve souvent dans les écuries comme nous le dit Apulée dans ses Métamorphoses :

« [...] voici qu'en me retournant j'aperçus, à mi-hauteur du pilier qui soutenait les poutres de l'écurie et au milieu de celle-ci, une statue de la déesse Epona assise dans une chapelle que l'on avait soigneusement ornée avec des couronnes de roses toutes fraîches. »

C’est au début de l’âge de Fer que les chefs gaulois ont pris l’habitude de monter les chevaux. C’est un des symboles de l’aristocratie et peut notamment servir pour la cavalerie mais aussi pour les chars de guerre. C’est donc un animal noble et il définissait la classe sociale où étaient « recrutés » le chef tribal et le chef de guerre, les equites, présenté par César. Le nombre d’hommes d’armes et de clients qu’ils avaient sous leur ordre témoignait ainsi de leur statut social. Le fait qu’il soit représenté par une divinité féminine est assez significatif. Peut-être est ce dû au fait qu’elle a un rôle aussi de prospérité agricole mais ce serait étroit de la réduire ainsi. Nous savons par ailleurs que c’est une déesse surtout adorée par la cavalerie gauloise puis par extension les militaires qui l’ont introduit à Rome et dans toutes les provinces parcourues par l’armée. Elle est d’ailleurs une des rares divinités à ne pas être en couple dans la société mythique celtique.

* La divinité à l'époque romaine :

Cependant les allusions de la divinité à l’époque romaine sont toutes liées aux écuries, ce qui réduit sa fonction à une simple déesse protectrice des chevaux. Comme on peut le voir dans cet extrait de Plutarque : « Fulvius Stellus, par misogynie, avait commerce avec une jument. Celle-ci, avec le temps, finit par mettre bas une belle jeune fille et il lui donna le nom d’Epona. Elle est la déesse qui prend soin des chevaux. Ma source est le troisième livre de l'Histoire de l'Italie d'Agésilas. »
Cette prétendue origine d’Epona montre bien le rabaissement de cette déesse qui perd ses attributs guerriers, de fertilité ou bien encore psychopompe pour ne plus qu’en faire une déesse des chevaux.

Elle est assimilée à Rhiannon (aux pays de Galles) et à Macha (en Irlande) qui ont des destinées assez remarquables.