Morgane

Morgane, plus souvent appelée Morgane la fée est un personnage des légendes arthuriennes assez mystérieux.
Comme toutes les légendes il n’y a pas qu’une seule version et suivant les écrits Morgane change du tout au tout. Personnage positif à l’origine elle est représentée ensuite comme une adversaire d’Arthur et ses chevaliers. (On mettra de côté les maintes et maintes adaptations que ce soit en séries ou en films parce que sinon le sujet va faire trois pieds de long).

Dans le Vita Merlini (écrit entre 1148 et 1151 est un long poème de 1529 hexamètres qui décrit Merlin comme un roi pris de folie et errant dans les forêts en prophétisant) de Geoffroi de Monmouth, Morgane est présentée comme la demi-sœur d’Arthur. Elle fait partie des neuf enchanteresses qui accueillent Arthur à Avalon quand il est mortellement blessé.

La version la plus connue est bien entendu l’ensemble des Romans de Chevalerie de Chrétiens de Troyes. Dans sa version, Morgane est la sœur d’Arthur. Elle apparaît comme une femme dotée de magie. Une guérisseuse douée qui coopère avec son frère.

Dans le Cycle de la Vulgate, composé en prose dans les années 1220-1230, compilant les légendes arthuriennes en cinq romans. Il présente Morgane comme une femme mauvaise et manipulatrice. Elle est là aussi la demi-sœur d’Arthur, née de la même mère Igerne/ Ygraine et peut-être de Gorlois.

L’image mauvaise de Morgane va alors s’intensifier et s’installer définitivement au 15ème siècle avec l’écrivain Thomas Malory et son livre Le Morte d’Arthur. Elle est l’adversaire du roi Arthur mais c’est elle qui l’emmène mortellement blessé sur l’île d’Avalon à la fin du récit.

Dans certains récits elle apprend la magie par Merlin.

Elle règne sur l’île d’Avalon ou suivant d’autre versions elle est propriétaire du domaine appelé « Le Val périlleux » ou alors le « Val sans retour » où elle enferme les hommes infidèles.

Ainsi en tout premier lieux, Morgane est une figure rassurante qui soigne les hommes. Petit à petit, le personnage évolue pour être présentée comme un symbole féminin fort, elle règne sur le Val sans Retour ou sur l’île d’Avalon, un lieu où les femmes règnent en maître. Elle perd ensuite son image positive pour devenir une femme jalouse de son frère, détestant Guenièvre, voulant réduire à néant les ambitions de lui et de ses chevaliers avec malgré tout une nuance. C’est toujours elle qui accueille le roi mourant à Avalon, quelque soit le rôle qui lui sois prêté avant dans le récit.

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The Death of King Arthur, James Archer

Ce personnage a par ailleurs donné son nom à une illusion d’optique : Fata Morgana. Au Moyen Âge, des croisés rapportèrent avoir aperçu des châteaux se refléter dans la brune près du détroit de Messine. La fée Morgane ayant, suivant les légendes, le pouvoir d’élever les palais au-dessus des flots et d’agir sur le vent, les chevaliers lui attribuèrent ce phénomène.

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/!\  Dans les adaptations modernes Morgane remplace parfois sa sœur Morgause et devient donc la mère de Mordred, le fils incestueux d’Arthur, qui le mène à sa perte. Mais ce n’est clairement pas la même personne dans les récits.

Bon du coup merci hein ! Si quelqu'un a des informations quelconques à apporter sur le sujet, ça m'aiderait beaucoup !

D'ailleurs, voilà quelques informations pour compléter :
Rien que le nom de Morgane soulève beaucoup de questions. Il est possible que GdM l'ait totalement inventé, mais il se rapproche beaucoup du nom de Morrigan, la déesse celtique. Comme Morrigan, Morgane a dans certains récits le pouvoir de se transformer en corbeau. Ce nom de Morgane signifie "née de la mer" en breton.

GDM ? Geoffroi de Monmouth ? Je doute qu'il l'ait inventé, les légendes arthuriennes sont sans doute des récits oraux qui ont été mis par la suite à l'écrit donc il n'est probablement pas le premier à la raconter. Un peu comme "Homère" avec l'Illiade.

L'analogie avec la déesse Morrigan est intéressante, je l'ai croisée plusieurs fois c'est vrai. Après je pense qu'il serait peut-être intéressant de chercher dans les thèses. Je suis certaine qu'il y a des analyses de ces légendes qui doivent être super intéressante à lire. (http://www.theses.fr/1993PA030045 J'en ai trouvé une d'ailleurs mais elle n'est consultable que sur place à la Sorbonne, ou avec le prêt entre bibliothèque et j'avoue qu'elle me titille grave !)

Perso je suis en train de lire le pavé qu'est "Sur les traces du roi Arthur" par Hubert Lampo. Je te le prêterai à l'occasion si tu veux

Pourquoi pas ça peut être intéressant