Les phrases historiques célèbres

Topic complété au fur et à mesure des phrases historiques célèbres avec leur explication

Commençons :

* "Alea Jacta Est" - César : Autrement dis, le sort en est jeté.

César aurait prononcé cette phrase en franchissant le Rubicon, fleuve situé entre la République d'Italie et la Gaule cisalpine.
Parti pendant la guerre des Gaules, César en rentrant dans le territoire de Rome est censé ne plus être consul (son année étant écoulée depuis longtemps) et ne doit donc plus conduire l'armée. Il était d'ailleurs interdit de rentrer dans le territoire bordant Rome en arme. En franchissant le Rubicon avec son armée il s'oppose alors à Pompée, l'autre consul et va s'en suivre une guerre civile.

* "Tu quoque mi fili" - César : Toi aussi mon fils

Nommé Dictateur à vie (César n'a jamais été empereur), ses adversaires politiques craignent qu'il détruise la République et se proclame Roi.
Durant une séance du Sénat en 44 avant JC, Cassius & d'autres sénateurs faisant partie du complot entourent César avant qu'il ne prononce son discours et lui portent plusieurs coup de couteau (23 en tout).

En voyant Brutus parmi eux, qu'il considérait comme un fils, il aurait dit cette célèbre phrase, lui enjoignant de porter un coup lui aussi. (Cela dit bien que beaucoup pense qu'il a fait partie du complot, il est dit parfois qu'il n'était certainement pas présent durant la réunion du Sénat ce jour là !)

* "Ainsi as-tu fais au vase de Soissons" /"Souviens-toi du vase de Soissons" - Clovis

En 487, Clovis conquiert la ville de Soissons, le butin amassé pendant le pillage est alors rassemblée sur la place pour être réparti. Un cinquième revenant au roi et le reste partagé entre les soldats, après un tirage au sort.

Cependant, un vase richement orné, probablement en argent est réclamé par l'archevêque de Reims, avant le tirage au sort. Le roi demande donc, au nom de l'évêque, d'avoir le vase en plus de sa part. Ses hommes n'y voient pas d'inconvénient sauf un qui frappe alors le vase de sa hache et s'écrie : "Tu ne recevras que ce que le sort t'attribuera vraiment !"

Le roi ravale l'affront mais il est rancunier tandis que l'évêque récupère son bien cabossé.

La même année, Clovis convoque son armée au champ de Mars et les passent en revue et reconnaît le soldat impertinent. Constatant que sa tenue et ses armes laissent à désirer, il les prends et les jettent à terre. Le soldat se baissant pour les ramasser, Clovis en profite alors pour lui briser le crâne en disant : " "Ainsi as-tu fais au vase de Soissons" ou "Souviens-toi du vase de Soissons" (la phrase la plus communément admise).


A bientôt pour une autre fournée

(Cela dit bien que beaucoup pense qu'il a fait partie du complot, il est dit parfois qu'il n'était certainement pas présent durant la réunion du Sénat ce jour là !)

Merci monsieur prof de latin ! :p

Tout à fait, Princesse Pan.

Faut bien mettre ce qu'on a appris en application non ?

En effet, c'est à ça que ça sert !

Pour une fois, tu ne m'as rien appris, je connaissais déjà toutes ces phrases et leur contexte ^^ mais la petite piqûre de rappel est toujours bienvenue

Sympa comme sujet. ^^ Moi je ne les connaissais pas, mais c'est intéressant. ^^

A noter que César n'a jamais dit le latin Tu quoque, mi fili, mais bien le grec Kaì sú, téknon ^^ Comme ça sonnait moins bien, ils ont fini par traduire ce grec en latin.

Notre prof a précisé cela aussi mais il nous as dit que cela parait ridicule que César ait prononcé cela en grec alors que sa langue d'origine est le latin...
Mais merci de me l'avoir rappelé !

C'est franchement bizarre que ton prof ait dit une chose pareil ! César maîtrisait aussi parfaitement le grec ancien que le latin, et à son époque, le grec était une langue commune pour les élites romaines (un peu comme le français à une certaine époque en Angleterre, ou le latin à une certaine époque en France). Sous la violence du sentiment il s'exclame spontanément dans la langue de son enfance cultivée, le grec. De plus Kaì sú, téknon a une signification différente. téknon ne veut pas vraiment dire fils, c'est plutôt une marque d'affection pour un plus jeune que soi, un peu comme "mon petit". ça en devient tout de suite plus émouvant ou plus tendre mais, d'un point de vue historique, beaucoup moins classieux ou exemplaire qu'un docte Tu quoque mi fili qui fait plus dramatique et plus sérieux !

J'ai peut-être compris de travers ce qu'il disait, il n'y a que Princesse Pan qui peut le dire
Mais c'est vrai que la phrase latin claque plus forcément !

* "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens" - Amaury

Cette phrase a été dîtes durant le Sac de Béziers en 1209 par le légat du pape Innocent III, Arnaud Amaury.
Le Sac de Béziers fait partie de la croisade des albigeois pour lutter contre l'hérésie cathare. Arnaud Amaury, approchant de la ville demande à ce que tous les cathares vivant dans la cité lui soit livré mais la population refuse. Amaury demande alors à ce que tous les catholiques sortent de la ville pour ne pas partager le sort des hérétiques mais la population & les consuls refusent cette exigence, pensant être à l'abri derrière les murailles. Seule l'évêque et quelques catholiques quitteront la ville.

Le 22 juillet la croisade entre dans la cité, massacrant les habitants même ceux se trouvant dans l'église ce qui aurait valu à Amaury de dire cette phrase.

Il est pourtant peu probable qu'il ait fait cela, aucune source qui était présente ne le citant surtout que selon les événements, Amaury n'arrivant qu'après le massacre des habitants n'aurait pas pu donner cette directive.

Moi ce qui me fait marrer dans ce genre de situations, c'est que l'Eglise (et donc le pape) n'était absolument pas choquée par ces massacres. "Tu ne tueras point" ... après bon, j'ai pas vu si y'avais une clause en minuscule qui précisait "sauf si ce sont des enfoirés d'hérétiques qui ne croient pas en moi comme il faut ! Ceux-là, tuez-les, violez-les, aucun problème, je ferme inconditionnellement mes Yeux Eternels !".

Plus sérieusement (enfin, presque ), il est vrai que si des documents attestent qu'Amaury est arrivé après le fête, il aurait eu du mal à placer cette petite phrase sympatoche (à moins qu'il était adepte du déplacement de matière dans l'espace-temps, auquel cas, je m'incline !)

Pezzo a écrit: "Tu ne tueras point" ... après bon, j'ai pas vu si y'avais une clause en minuscule qui précisait "sauf si ce sont des enfoirés d'hérétiques qui ne croient pas en moi comme il faut ! Ceux-là, tuez-les, violez-les, aucun problème, je ferme inconditionnellement mes Yeux Eternels !".

Pas mal xD Faudrait vérifier.
Sinon, même si on ne peut pas vérifier s'il l'a réellement dit, elle est classe. ^^

Merci Lysbeth je ne connaissais pas !!!!

Tu as raison Pezzo !!!! et pourtant combien y a - t - il eu de morts au nom de la religion ? et malheureusement cela continue toujours.......

* "Et pourtant elle tourne" - Galilée

Galilée, célèbre savant, a défendu l'hypothèse de l'héliocentrisme (la terre qui tourne autour du soleil) alors que la thèse admise à cette époque (XVI-XVII ème siècle) était le géocentrisme (Le soleil tourne autour de la terre) comme l'avait décrit Aristote, admise par l'Eglise.

Galilée eut donc droit à un procès après avoir été forcé par l'Inquisition d'abandonner sa thèse et de la réfuter.
Il aurait marmonné à la fin de ce procès, cette phrase "et pourtant elle tourne" signifiant ainsi qu'il n'était pas d'accord avec la thèse admise par l'Eglise mais qu'il avait du adopter pour ne pas être tuer.

Il est peu probable cependant qu'il est dit cette phrase. Non seulement aucune source écrite contemporraine de son époque ne le cite (elle n'apparaît pour la première fois qu'en 1761 alors que le procès a eu lieu en 1633) mais on peut supposer que s'il l'avait vraiment dit il ne s'en serait pas sorti à si bon compte à la fin de son procès ! Car comme il avait refusé sa thèse au lieu d'avoir la peine de mort il fut assigné à résidence jusqu'à sa mort (qui survint neuf ans après le procès).

"Messieurs les anglais, tirez les premiers !" - Comte d'Auteroche

Ces mots furent prononcés lors de la bataille de Fontenoy, bataille s'étant déroulé lors du règne de Louis XV, durant la guerre de succession d'Autriche, le 11 mai 1745.

Elle oppose les troupes françaises menées par le maréchal Maurice de Saxe contre l'armée britannique, hollandaise, autrichienne et celle de Hanovre commandé par le Duc de Cumberland.

L'armée française assiège la ville de Tournai, une importante place militaire.

Selon Voltaire, l'infanterie anglaise en s'avançant, saluèrent leurs homologues français et le capitaine Charles Hay aurait dit "Messieurs des Gardes françaises, tirez !" et le comte d'Auteroche aurait répondu "Messieurs les anglais, tirez les premiers !"

Ce n'est pas une question de politesse bien entendu, l'infanterie tirant en premier dans un combat rapproché se retrouvait souvent désarmé sous le feu de l'autre, le rechargement des armes étant trop long.
Aussi il était interdit de tirer les premiers.

Pour la petite anecdote, ce sont les français qui gagnèrent cette bataille.

Je connaissais déjà cette anecdote, mais je ne saurais dire quand et où j'en ai entendu parler ^^" et je ne me rappelais plus l'époque, juste les forces en présence ! Merci de ce partage (et rappel pour ma part)

Moi aussi bien entendu je connaissais mais comme Pezzo je ne me souvenais pas de l'époque. Merci Lysbeth !!!!!

* La Garde meurt mais ne se rend pas ! - Cambronne

Cette phrase aurait été dite par le général Cambronne face aux troupes anglaises qui voulaient qu'il se rende lui et sa garde impériale lors de la bataille de Waterloo (bataille qui se déroula près de la ville de Waterloo en Belgique, en 1815, où Napoléon Ier fut vaincu après son retour de l'île d'Elbe et son gouvernement de cent jours).

Le général lui même niera avoir dit cela car c'était absurde vu qu'au bout du compte ils se sont rendus.
« Je n'ai pas pu dire "la Garde meurt mais ne se rend pas", puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu »

La phrase aurait été prononcé par le Général Michel, mort sur le champ de bataille. Il y eut même un procès entre les descendants de Cambronne et du Général Michel pour savoir à qui appartenait la paternité de cette phrase restée célèbre mais le conseil d'Etat ne trancha en faveur d'aucun des deux parties.

Cependant, il est communément admis que Cambronne aurait dit un autre mot à ses adversaires. Appelé "le mot de Cambronne", l'insulte "Merde" aurait été dîtes par le général face à l'insistance des anglais de se rendre. Il niera aussi avoir dit cette phrase.

Bien évidemment je connaissais ces 2 anecdotes, mais c'est bien de nous rafraîchir la mémoire ! Merci Lysbeth !

Quelques petites phrases historiques dîtes par les hommes célèbres juste avant de mourir :

*"-Soldats, droit au cœur !" Général Ney :

Engagé dans l'armée en 1788, Michel Ney se distingue lors de la campagne en Allemagne où il devient général. Très apprécié de ses soldats, lors de la campagne de France il rompt avec Napoléon Ier et demande à ce dernier d'abdiquer. Il se rallie à Louis XVIII qui le nomme commandant de la Garde Royale. Il est chargé de stopper l'avancée de Napoléon en 1815 quand il revient de l'île d'Elbe. Seulement, en voyant le soulèvement populaire en faveur de l'empereur il décide de se joindre de nouveau à lui.
Quand Napoléon est de nouveau exilé, il est arrêté et condamné à mort le 6 décembre 1815.
Il refusa le bandeau noir dont on couvrait les yeux des condamnés qui étaient fusillés et commanda lui-même son propre peloton d'exécution qui lui valut sois-disant de dire cette phrase :

"Soldats, droit au cœur !"

* Je meurs vraiment au-dessus de mes moyens ! - Oscar Wilde

Oscar Wilde est un écrivain britannique du XIXème siècle. Il aurait dit en recevant la note du médecin sur son lit de mort :
« Je meurs comme j'ai vécu, largement au-dessus de mes moyens. »


* Enlevez-moi ça - Clemenceau en voyant arriver un prêtre

Ah, très intéressant, j'aime bien celle d'Oscar Wilde. ^^