Un comte égyptien : La rameuse du Lac
3 participants
Page 1 sur 1
Un comte égyptien : La rameuse du Lac
Un jour, le pharaon Snéfrou (IVe dynastie, 2613-2589), en quête de quelques distraction, car il connaissait aussi l’ennui, parcourait lentement toutes les pièces de son palais. Il se promena aussi dans le jardin fleuri et odorant, dont les mille parfums ne le guérirent pas de son ennui.
Alors, il fit venir le prêtre Djadjaemankh et lui conta sa solitude. Le prêtre, un homme de grand savoir, imagina une heureuse diversion à l’ennui royal ; il dit à Pharaon : « Que Ta Majesté se rende auprès de l’étang du palais. Là, tu ordonneras qu’un équipage tout à fait particulier monte à bord d’une barque ; il sera composé de toutes les jeunes et jolies filles de ton harem. Ta Majesté, certes, se divertira tandis que tu les regarderas, en train de ramer de ci, de là, d’un bord à l’autre de l’étang ; tu pourras aussi contempler alentour tous les bonheurs de la nature : les nids qui recèlent une vie ailée encore à venir, parmi les chants et les cris des oiseaux ; tu verras les champs qui s’étendent au loin, où paraissent déjà les jeunes pousses de blé en herbe, d’un vert soyeux et tendre. Le spectacle de toute cette vie, témoin du temps éternellement renouvelé, fera disparaître ta mélancolie du moment. »
Le roi Snéfrou fut aussitôt séduit par cette proposition, commanda : « Que l’on amène vingt rames, faites de bois d’ébène et recouvertes d’or, leurs poignées seront en bois de santal, recouverts également de l’or le plus fin. Que l’on amène aussi vingt femmes, vierges encore, dont les corps seront les plus beaux, la poitrine droite et orgueilleuse et dont la chevelure sera habilement tressée ; qu’elles enlèvent leurs vêtements et s’habillent de résilles légères. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
On agit conformément à tous les ordres qu’avait prononcé Sa Majesté.
Alors le souverain les regarda tandis qu’elles faisaient avancer la grande barque sur l’étang, et son cœur se réjouit de la beauté de la nature et de celle des femmes au corps souple et séduisant.
Soudain, un incident se produisit qui arrêta le lent mouvement des rameuses ; l’une d’entre elles, en voulant tresser une natte à sa chevelure qui s’était dénouée, fit tomber dans l’eau une boucle d’oreille de turquoise à laquelle elle tenait beaucoup. Elle n’accepta pas la proposition du souverain qui voulait lui en donner une semblable ; c’est seulement son cher objet qu’elle souhaitait retrouver.
Pharaon, qui s’amusait de cette histoire, appela à nouveau le prêtre Djadjaemankh et lui conta l’affaire. Celui-ci, également diverti par cet incident léger, et soucieux de plaire au souverain, prononça quelques formules magiques de sa connaissance ; alors l’on pu voir la moitié de l’eau de l’étang se séparer de l’autre et venir recouvrir celle-ci. Djadjaemankh traversa aisément à pied sec une partie de l’étang et retrouva, gisant sur une roche, le bijou convoité.
Il le rendit à sa propriétaire, heureuse et reconnaissante. Puis, en énonçant une autre formule magique, il replaça l’eau de l’étang dans sa position originelle. Et la fête se poursuivit.
Snéfrou, passa alors un jour heureux en compagnie de toute la maison royale et il récompensa le prêtre magicien de toutes sortes de belles et bonnes choses.
Plus tard, Moïse, sur son chemin vers la terre de Canaan, se souviendra, dans le récit de ses aventures, de ce « tour » des magiciens de la vieille Égypte qu’il avait bien connu dans sa jeunesse.
Alors, il fit venir le prêtre Djadjaemankh et lui conta sa solitude. Le prêtre, un homme de grand savoir, imagina une heureuse diversion à l’ennui royal ; il dit à Pharaon : « Que Ta Majesté se rende auprès de l’étang du palais. Là, tu ordonneras qu’un équipage tout à fait particulier monte à bord d’une barque ; il sera composé de toutes les jeunes et jolies filles de ton harem. Ta Majesté, certes, se divertira tandis que tu les regarderas, en train de ramer de ci, de là, d’un bord à l’autre de l’étang ; tu pourras aussi contempler alentour tous les bonheurs de la nature : les nids qui recèlent une vie ailée encore à venir, parmi les chants et les cris des oiseaux ; tu verras les champs qui s’étendent au loin, où paraissent déjà les jeunes pousses de blé en herbe, d’un vert soyeux et tendre. Le spectacle de toute cette vie, témoin du temps éternellement renouvelé, fera disparaître ta mélancolie du moment. »
Le roi Snéfrou fut aussitôt séduit par cette proposition, commanda : « Que l’on amène vingt rames, faites de bois d’ébène et recouvertes d’or, leurs poignées seront en bois de santal, recouverts également de l’or le plus fin. Que l’on amène aussi vingt femmes, vierges encore, dont les corps seront les plus beaux, la poitrine droite et orgueilleuse et dont la chevelure sera habilement tressée ; qu’elles enlèvent leurs vêtements et s’habillent de résilles légères. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
On agit conformément à tous les ordres qu’avait prononcé Sa Majesté.
Alors le souverain les regarda tandis qu’elles faisaient avancer la grande barque sur l’étang, et son cœur se réjouit de la beauté de la nature et de celle des femmes au corps souple et séduisant.
Soudain, un incident se produisit qui arrêta le lent mouvement des rameuses ; l’une d’entre elles, en voulant tresser une natte à sa chevelure qui s’était dénouée, fit tomber dans l’eau une boucle d’oreille de turquoise à laquelle elle tenait beaucoup. Elle n’accepta pas la proposition du souverain qui voulait lui en donner une semblable ; c’est seulement son cher objet qu’elle souhaitait retrouver.
Pharaon, qui s’amusait de cette histoire, appela à nouveau le prêtre Djadjaemankh et lui conta l’affaire. Celui-ci, également diverti par cet incident léger, et soucieux de plaire au souverain, prononça quelques formules magiques de sa connaissance ; alors l’on pu voir la moitié de l’eau de l’étang se séparer de l’autre et venir recouvrir celle-ci. Djadjaemankh traversa aisément à pied sec une partie de l’étang et retrouva, gisant sur une roche, le bijou convoité.
Il le rendit à sa propriétaire, heureuse et reconnaissante. Puis, en énonçant une autre formule magique, il replaça l’eau de l’étang dans sa position originelle. Et la fête se poursuivit.
Snéfrou, passa alors un jour heureux en compagnie de toute la maison royale et il récompensa le prêtre magicien de toutes sortes de belles et bonnes choses.
Plus tard, Moïse, sur son chemin vers la terre de Canaan, se souviendra, dans le récit de ses aventures, de ce « tour » des magiciens de la vieille Égypte qu’il avait bien connu dans sa jeunesse.
Dernière édition par Fangorn le Ven 7 Aoû - 10:30, édité 1 fois
Fangorn- Istari
- Nombre de messages : 245
Re: Un comte égyptien : La rameuse du Lac
Elle est très belle cette histoire ci.
Lysbeth Emerelle- Souveraine
- Où te caches-tu ? : en Linaewen
Emploi/Loisir : souveraine
Nombre de messages : 15115
Re: Un comte égyptien : La rameuse du Lac
Oui en effet ! D'ailleurs, ce conte doit vous rappeler un peu une autre histoire non ?
Lorsque Moïse a fuit l'Égypte, il du traverser la mer Rouge. Il employa également ce même stratagème pour séparer les eaux et y faire passer le peuple hébreux.
Cet épisode a eu lieu plus d'un millénaire avant le récit du conte de la Rameuse du Lac et les biographes qui ont relaté les exploits de Moïse se sont certainement basés sur ce conte pour mettre en valeur les "exploits" de Moïse et ses dons de magiciens !
L'Histoire est faite pour être réécrite non ?
J'espère que ce petit conte vous a plu et la littérature égyptienne en comporte bien d'autres, mais ça c'est une autre histoire ...
Lorsque Moïse a fuit l'Égypte, il du traverser la mer Rouge. Il employa également ce même stratagème pour séparer les eaux et y faire passer le peuple hébreux.
Cet épisode a eu lieu plus d'un millénaire avant le récit du conte de la Rameuse du Lac et les biographes qui ont relaté les exploits de Moïse se sont certainement basés sur ce conte pour mettre en valeur les "exploits" de Moïse et ses dons de magiciens !
L'Histoire est faite pour être réécrite non ?
J'espère que ce petit conte vous a plu et la littérature égyptienne en comporte bien d'autres, mais ça c'est une autre histoire ...
Fangorn- Istari
- Nombre de messages : 245
Re: Un comte égyptien : La rameuse du Lac
Merci de ces précisions Fangorn!
et j'espère que tu nous remettras plein d'autre contes!
et j'espère que tu nous remettras plein d'autre contes!
Lysbeth Emerelle- Souveraine
- Où te caches-tu ? : en Linaewen
Emploi/Loisir : souveraine
Nombre de messages : 15115
Re: Un comte égyptien : La rameuse du Lac
Avec grand plaisir ...
Fangorn- Istari
- Nombre de messages : 245
Re: Un comte égyptien : La rameuse du Lac
JE ne suis pas très attirées par l'égypte comme notre chère ( et douce ?? ) Reine, mais ce conte m'a vraiment bien plu ^^
On attends une autre histoire avec impatience =)
On attends une autre histoire avec impatience =)
Arwen- Apprentie de la Reine
- Où te caches-tu ? : En Linaewen bien sûr :D
Emploi/Loisir : Le dessin (bd), mon cheval, l'écriture & la lecture
Nombre de messages : 7571
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|