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Histoires korriganes

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Message par Niniel Lun 1 Juin - 0:07

A raconter le soir au coin du feu
Peut-être pourra-t-elle satisfaire dame Arwen..


Cette histoire se passe dans les monts d'Arrée.
En ce temps là les korrigans étaient encore nombreux à se montrer et les habitants du coin les connaissaient
assez pour savoir s'en méfier, mais malheur à l'étranger qui ne savait écouter les conseils des anciens...


Un homme, sa femme et leur fils arrivèrent en ce pays afin se s'y installer car la terre était fertile et encore vierge
de cultures. ls trouvèrent un endroit sur le versant d'une colline pour y construire leur chaumière. A cent pas,
l'homme se dit que le sol serait idéal pour son blé, alors il commença à labourer la terre.
Cachés dans les fourrés, deux korrigans observaient l'homme de leurs yeux malicieux. Il s'approchèrent de lui et lui dire " :qu'est ce que tu fais là ?"
- Je laboure ma terre..., répondit l'homme tout de même étonné de voir ces fameux korrigans.
- Pourquoi donc ? demandèrent ces dernier d'une seule voix.
- Pour y semer du blé...
- Et bien nous allons t'aider !"
Le paysan n'eut pas le temps de reprendre son souffle que les deux korrigans étaient déjà au travail et labouraient le champ
à une telle vitesse qu'il était impossible de les suivre des yeux... et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire,
le champ était labouré et les korrigans disparus.
Quand sa femme le vit rentrer plus tôt elle le questionna et il lui raconta son aventure. Quelques temps plus tard,
quand la saison fut bonne pour semer, le paysan se rendit à son champ pour y travailler.
Il commença alors à semer son blé mais dix korrigans le regardaient depuis les fourrés et vinrent le trouver :
"Qu'est ce que tu fais là ?"
- Je sème mes grains...répondit il.
- Pourquoi donc ? demandèrent-ils d'une seule voix.
- Pour récolter du blé...
- Et bien nous allons t'aider !"
Et comme naguère, les dix korrigans se jetèrent sur le sac de grain et le paysan n'eut le temps que
d'apercevoir des formes défiler sur son champ puis disparaître tout aussi vite : le champ était semé...
Le voyant de nouveau rentrer plus tôt, sa femme l'interrogea et quand son mari eut fini, elle lui dit combien elle s'inquiétait
car jamais les korrigans n'étaient intervenus dans la vie des hommes sans raison...
Mais l'affaire fut de nouveau oubliée et quelques mois plus tard, alors que le soleil faisait resplendir les collines et ses buissons d'ajonc,
le paysan vint voir son fils et lui demanda d'aller au champ afin de lui rendre compte si le blé était bon à récolter.
Le jeune homme arriva donc au champ. En voyant combien le blé était doré et les grains appétissants, il se dit qu'il était bon à récolter.
Mais avant de repartir, il entra dans le champ et cueilli quelques germes à se mettre sous la dent.
Cent korrigans étaient cachés dans les fourrés et avant que le fils ne reparte, ils s'approchèrent et lui demandèrent d'une seule voix :
"Qu'est ce que tu fais là ?"
- Heu..., je goûte le blé de mon père, répondit-il.
- Pourquoi donc ?
- Pour savoir s'il est bon à récolter...
- Et bien nous allons t'aider !"
Le jeune homme, avec encore à la main ses quelques grains, vit la troupe de korrigans se précipiter sur le champ
et encore plus vite que l'éclair au soir d'orage, le blé beau et tendre et la troupe avaient disparus.
N'en revenant pas, le garçon resta longtemps sans bouger car il redoutait de retourner chez lui pour raconter ce malheur.
Cependant, le père qui trouvait que son fils était bien long, arriva. Quand il vit le champ dévasté et son fils
avec encore à la main les quelques grains de blé, il entra dans une terrible colère et attrapa son fils pour le battre.
Mille korrigans dans les fourrés observaient la scène et demandèrent d'une seule voix :
"Qu'est ce que tu fais là ?"
- Je bats mon fils ! répondit l'homme en levant la main une nouvelle fois sur son fils qui criait.
- Pourquoi donc ?
- Il a laissé ce malheur arriver et me voilà ruiné...
- Et bien nous allons t'aider !"
Le paysan eut alors juste le temps d'ouvrir la bouche pour parler mais les mille korrigans étaient déjà sur
son fils et le pauvre ne put résister bien longtemps.
La mère intriguée par les cris et le bruit, arriva près du champ et n'aperçu que son fils allongé et sans vie.
Elle se précipita vers lui et se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter.
Dix milles korrigans étaient là dans les fourrés et demandèrent d'une seule voix :
"Qu'est ce que tu fais là ?"
- Je pleure toutes les larmes de mon corps, répondit la mère entre deux sanglots.
- Pourquoi donc ?
- Mon fils est mort...
- Et bien nous allons t'aider !" Et aussitôt dix milles korrigans se mirent à pleurer toutes les larmes de leur corps et ils pleuraient tant et si bien
que le flot de leur larme dévastait tout sur son passage et bientôt il ne restait plus rien :
plus de chaumière, plus de champ dévasté et plus de famille éplorée, rien...
Cette histoire souvent depuis est racontée et personne n'a de nouveau osé s'installer sur ces Monts d'Arrée...
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Message par Niniel Lun 1 Juin - 0:28

Une autre que je conte de mémoire.

Il était une fois un jeune homme pas très vif, ni très beau. En effet il était bossu... Il s'était épris, comme tant d'autre, de la belle dame de son village, mais cruelle, elle promettait toujours ses faveurs à celui qui lui donnait ce qu'elle voulait, ainsi, ses prétendants ruinaient l'argent de leurs récoltes en chausses, bijoux, et toujours elle rompait ses promesses et les repoussaient. Il va tout de même la voir, et elle lui dit :
- Je t'épouserai seulement si tu deviens beau, sans quoi jamais nous ne nous unirons !
Le pauvre homme savait bien que jamais il ne pourrait perdre sa bosse. Mais il a ouïe dire que le médecin (je ne me souviens absolument plus de véritable métier de cet homme) du village qui avait lui aussi une bosse l'a perdue du jour au lendemain. Il va le voir et lui demande son secret.
- Je vais te le dire en échange d'une pièce d'argent.
- La voila.
- Un soir, je suis allé dans la forêt, et j'ai trouvé un cercle sur le sol. Il s'agissait d'un cercle que les korrigans ont laissé après avoir dansé toute la nuit. M'étan aventuré à l'intérieur du cercle, j'entendis soudain des petites voix qui s'écriaient " oui oui voilà un danseur, c'est lui qui va nous dire la fin de la chanson !" Et des korrigans apparurent et se mirent à chanter " Lundi, mardi, mercredi, jeudi,...."Alors j'ajoutais "et vendredi !" avant qu'ils ne m'épuisent dans leur ronde infernale. Contents que je leur ai donné le vendredi, ils s'arrêtent de danser et me demandèrent ce que je voulais comme récompense, j'ai demandé d'être débarassé de cette bosse, et mon souhait fu accompli !
- Ou se trouve ce cercle ?! demande le jeune homme, reprenant espoir de trouver à son tour la beauté.Le médecin lui explique. Le soir même, le jeune homme trouve le cercle, et rentre à l'intérieur. Aussitôt, des petites voix sortent de nulle part et s'écrient "un nouveau danseur ! Il va nous dire la fin de la chanson !". Les korrigans apparaissent, saisissent ses mains et l'entraînent dans une danse folle, en chantant "Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi". Le pauvre homme peine à dire "et sa...et samedi !" Les korrigans s'arrêtent de danser, le laissant tout essouflé. Il lui demande ce qu'il veut. Il répond : "La même chose..que le médecin... la beau...la beau..." ayant du mal à respirer. Les korrigans ne lui laissent pas le temps de finir et se jettent sur lui, il perd conscience. Lorsqu'il se réveille, son dos lui fait mal et parait encore plus lourds qu'avant. Et il se rend compte qu'il a deux bosses au lieu d'une ! Les korrigans ont pensé qu'il voulait dire " la bosse" alors que lui voulait la beauté. Et le voila nanti d'une seconde bosse ! Il retourne au village, veut reprendre sa pièce, mais le médecin refuse catégoriquement. Et c'en est fini de la promesse de mariage...
Plus tard, le médecin retourne voir les korrigans, et finit la chanson " Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi, et puis le dimanche aussi et voilà la s'maine finie !". Les korrigans, fous de joie, lui accorde tout l'argent qu'il veut. Ainsi de doté de tout ce que demandait la belle dame du village, argent et beauté, le médecin l'épouse au grand dam du double-bossu.

Le médecin eut de la chance.
"Souvent, les intrépides ont moins de chance. Quiconque essaie d'entrer dans la ronde des korrigans se voit piégé toute la nuit jusqu'à épuisement.
Ce sont des êtres facétieux qui peuvent se révéler dangereux.
Vengeance de lutin, on n’en voit pas la fin dit le proverbe. "
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Message par Arwen Lun 1 Juin - 9:06

Jla lirais plus tard.. J'dois aller voir mon canasson x]
Merci Majesté, jles lirais ce soir Very Happy
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Message par Lysbeth Emerelle Lun 1 Juin - 12:48

alors la... la première est vraiment tragique... la pauvre famille! Crying or Very sad

et la deuxième c'est nul pour le bossu! fallait qu'il reprenne sont souffle le pauvre.
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Message par Niniel Lun 1 Juin - 12:51

En fait pour le bossu y'a deux versions : celle avec le mariage et le médecin, et celle avec juste un bossu :

On raconte qu'un jour, un bossu vient à passer près d'une clairière.
Il aperçoit des korrigans qui s'amusent à chanter :
- "Lundi, mardi, mercredi, ...lundi, mardi, mercredi...".
- Ben alors, les korrigans, elle est pas finie, votre chanson, moi je peux vous donner la suite ! se moque gentiment notre bossu.
- Attention, disent les korrigans, si ce que tu nous promets n'est pas à la hauteur de nos souhaits, tu seras sévèrement puni de ton audace !
Et le bossu de chantonner :
- Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi, et puis le dimanche aussi et voilà la s'maine finie !
- Hourra ! crient les korrigans tellement ils sont contents ! Notre chanson est plus longue à présent ! Dis-nous c' que tu souhaite : argent, beauté ?
-Ben, si vous pouvez, j'aimerais bien me séparer de ma bosse.
Sitôt dit, voilà les korrigans qui s'emparent du bossu, et le jettent dans un trou.
Quand il réapparaît, le voilà tout droit notre bossu ! Tout beau !
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Message par Lysbeth Emerelle Lun 1 Juin - 12:52

elle est beaucoup plus jolie celle la! Laughing
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Message par Niniel Lun 1 Juin - 12:55

avec les Korrigans, c'est chance ou pas chance, pile ou face ?
Comme quoi y'a pas que de mauvaises histoires :]
J'en ai encore une mais la flemme de la réécrire tout de suite.
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Message par Lysbeth Emerelle Lun 1 Juin - 12:57

mets la nous vite quand même! Very Happy
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Message par Lysbeth Emerelle Lun 1 Juin - 20:31

Deux compagnons, un tailleur et un orfèvre, faisaient ensemble leur tour d’Allemagne. Un soir que, s’étant attardés, ils étaient encore sur la grand’route après le coucher du soleil, ils entendirent de loin les accents d’une musique, si gaie, si entraînante, qu’oubliant fatigue, ils s’élancèrent par un sentier de traverse dans la direction du son. La lune brillait de son plus bel éclat. Arrivés sur une colline, les deux compagnons aperçurent une troupe de petits hommes et de petites femmes, de la race des gnomes, qui se tenaient par la main, gambadaient, sautaient joyeusement, dansant en rond ; en même temps ils chantaient en choeur d’une voix délicieusement mélodieuse : c’était là la musique que les deux amis avaient entendue.
Au milieu de la nuit se tenait un vieillard, qui était d’une stature un peu plus haute que les autres ; il portait des habits brodés d’or, d’argent et de pierreries ; sa longue barbe blanche lui descendait jusqu’à la ceinture. D’un signe il invita les deux compagnons, qui, saisis de surprise, regardaient ce curieux spectacle, à entrer dans le cercle ; les danseurs ouvrirent leurs rangs pour les laisser passer.

L’orfèvre, qui était bossu et qui en cette qualité avait passablement de hardiesse, se hasarda le premier et vint se placer près du vieillard ; le tailleur, plus timide, finit par suivre son exemple. Alors le cercle se referma, et les petits farfadets se livrèrent à une sarabande de plus en plus folle. Tout à coup le vieillard tira de sa ceinture un couteau qu’il se mit à affiler avec soin. Les deux compagnons ne se sentirent pas à leur aise ; au moment où ils allaient chercher à fuir, le vieux, les saisissant par le cou avec une force inouïe, leur rasa la tête et le menton en clin d’oeil, avec une dextérité sans pareille ; puis il les lâcha, et, leur frappant sur l’épaule, d’un air souriant, il sembla vouloir leur faire entendre qu’il était content d’eux, qu’ils avaient bien fait de ne pas se débattre. Puis, leur montrant du doigt un tas de charbons qui était par terre, il leur fit comprendre par signe, qu’en récompense de leur condescendance, il les autorisait à en emplir leur poches. C’est ce qu’ils firent, ne sachant cependant pas trop quel profit ils en pourraient retirer. Puis, par un signe d’adieu du vieux, ils sortirent du cercle et reprirent le sentier pour regagner la grand’route. Ils jetèrent un dernier regard en arrière pour contempler encore les gentils danseurs ; à ce moment minuit sonna à l’église d’un monastère voisin. Aussitôt les chants cessèrent et tout le petit monde disparut comme s’il était rentré sous terre. Les deux voyageurs finirent par trouver une auberge ; ils étaient si fatigués qu’ils se jetèrent tout habillés sur la paillasse qu’on leur donna comme lit. Ils furent réveillés de très bonne heure par le sentiment qu’on leur tirait par les pans de leurs habits ; c’était simplement un poids énorme qui était dans leurs poches. Ils y portèrent la main. Quelle ne furent pas leur joyeuse surprise lorsqu’ils reconnurent que les charbons de la veille étaient changés en or massif ! en même temps ils remarquèrent que leurs cheveux et leurs barbes avaient repoussés.

De pauvres ils étaient donc devenus riches ; l’orfèvre qui, avec son caractère avide, avait par instinct pris beaucoup plus de charbon que le brave tailleur, se trouvait avoir deux fois plus d’or que lui ; il en avait une ceintaine de livres. Mais cela ne lui suffisait pas encore ; il regrettait de ne pas avoir pris des charbons plein son chapeau ; et il proposa à son ami de retourner le soir sur la colline pour y recueillir un nouveau trésor. Mais le tailleur, qui était d’un naturel modeste, répondit :
” Non, moi j’ai pleinenment assez ; je vais retourner dans ma petite ville, me faire recevoir maître, et épouser Jeanne, ma fiancée ; nous serons parfaitement heureux. Quant à toi fait comme tu veux ; si tu retournes là-bas je t’attendrai ici jusqu’à demain. ”
Le soir venu, l’orfère emporta deux grands sacs et se mit à la recherche du sentier qui menait à la colline ; il le découvrit et il trouva de nouveau les gnomes dansant et chantant à plein gosier. Tout se passa comme la veille ; le vieux le rasa et lui montra le tas de charbons. L’orfèvre en emplit ses poches et ses sacs à les faire crever ; ils s’en fut ensuite et, de retour à l’auberge, il eut de la peine à s’endormir, tant l’idée de richesses qu’il allait posséder dans quelques heures le mettait en fièvre.

Lorsque le matin il se réveilla, il courut à ses sacs pour palper les lingots d’or qu’il s’attendait à y trouver. Mais, oh désespoir ! ce ne fut que des charbons noirs qu’il en retira. Dans ses poches de même.

Lorsqu’il fut un peu remis de sa cruelle déception, il se dit : “Enfin, ce n’était qu’un beau rêve ; mais du moins il me reste encore l’or de la veille.”
Il alla à l’armoire où il l’avait enfermé ; le beau et brillant métal était devenu du charbon, tout poussiéreux. Il s’affaissa, le coeur déchiré par une douleur poignante ; il porta sa main à sa tête pour s’arracher les cheveux ; il n’en avait plus, il était resté chauve.

Il pleura de rage ; mais il n’était pas encore au bout de ses peines ; comme pendant de la bosse qu’il portait dans le dos, il lui en était poussé une autre par devant. Alors il reconnut que tout cela, c’était la juste punition de sa cupidité, et il sanglota amèrement. Le brave tailleur, qui sur ces entrefaites s’était réveillé, le consola de son mieux et lui dit :
“Tout ne sera pas perdu pour toi ; tu es pauvre, mais tu es mon ami et je vais te donné la moitié de mon or; avec ce qui me restera, je serai encore plus riche que je n’avais jamais espéré l’être.” Le bon tailleur tint parole ; l’orfèvre put s’établir et arriva à une honnête aisance ; mais comme châtiment de sa convoitise excessive, il lui fallut, toute sa vie, porter sa seconde bosse et avoir en tout temps une calotte pour cacher son entière calvitie.


(il y a beaucoup de bossus dans les histoires korriganes! )
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Message par Niniel Lun 1 Juin - 21:19

oui apparement les bossus ont la côte !
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Message par Lysbeth Emerelle Lun 1 Juin - 21:33

il y a les doubles bossus aussi! lol!
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Message par Kira Mer 3 Juin - 14:30

Vraiment triste la première histoire Sad

La deuxième est pas mal, mais pour la première version c'est dommage pour le bossu, je m'attendais à ce qu'il retrouve sa beauté et non le mèdecon qui profite !

Et enfin la troisième, bonne morale. J'aime bien l'histoire !


C'est pas mal ce genre d'histoires, il y en a d'autre quepasa ?
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Message par Niniel Mer 3 Juin - 19:16

Il y en a surement enormément d'autres...

Au temps passé , il existait sur la montagne voisine une maison de korrigans, sans doute un dolmen, et ces malicieux petits êtres avaient pris la fâcheuse habitude d'envahir chaque nuit le manoir pour s'y livrer à un infernal fête.On les entendait courir de la cave au grenier, s'appeler de leurs voix graves et discordantes, mener dans toutes les chambres un affreux remue-ménage.

Les habitants, même de Coatbily, n'étaient pas à l'abri de leurs brimades. Le dernier d'entre eux qui se couchait était assuré de recevoir, sur cette partie charnue de sa personne qu'il devait tendre pour se fourrer dans le lit clos, une épouvantable tape saluée aussitôt par des rires stridents et des hurlements de jubilation.

Le tapage était tel, les ustensiles, la vaisselle, le meubles semblaient si terriblement bouleversés, secoués, trainés à hue et à dia, qu'on s'attendait à les retrouver le lendemain matin disloqués ou réduits en miettes. Eh bien pas du tout ! A l' aurore, chaque chose avait repris sa place habituelle et n'offrait aucune trace de dur traitement que les lutins lui avaient fait subir. D'ailleurs, ceux-ci, lorsqu'ils exécutaient dans la grande salle leurs rondes folles, s'accompagnaient souvent d'un refrain breton traduisible à peu près ainsi : " Rions, sautons, chantons, dansons, Du crépuscule à l'aube claire. Mais tout ce que nous défaisons, Hélas ! Il nous faut refaire ". Désolé de ne plus pouvoir dormir en paix, d'être abandonné par ses domestiques qui cherchaient ailleurs des maisons plus tranquilles, le seigneur de Coatbilly s'en alla consulter la vieille Tinah de la Croix des Gardiens, matrone expérimentée et d"excellent conseil. Après lui avoir offert un écu neuf et une poule pondeuse, il lui exposa son cas en détail. La bonne femme écoutait sans mot dire. Elle réfléchit longtemps, puis , se levant, sortit sur le seuil et examina le soleil, qui descendait vers les bois de Quistinic au milieu de nuages rouges comme braise. '' Cela va bien, prononça-t-elle. Il y aura vent cette nuit, il faut en profiter. Mais dites-moi d'abord : par où les Korrigans entrent-ils dans votre manoir ? - Par n'importe où, Tinah, au besoin par le trou de la serrure. J'ai beau tout fermer et verrouiller soigneusement, ils arrivent toujours à découvrir quelques pertuis. Mais je dois dire qu'avant d'envahir ma maison, ils en ont fait le tour, et ils remarquent une porte ou une fenêtre mal close, c'est par là qu'ils pénètrent chez moi.Eh bien , monsieur, voici ce qu'il convient de faire. Ce soir, vous laisserez ouvertes des lucarnes de votre grenier. Vous poserez sur l'appui un sac de plumes dont l'ouverture sera déliée et tournée en dehors. Vous y attacherez une corde qui traînera jusqu'au pied de la muraille. Soyez sûr que les Korrigans voudront se servir de cette corde pour entrer. Ils s'y suspendront et leur poids fera basculer le sac. Mais celui-ci ne tombera pas jusqu'en bas , parce que vous l'aurez retenu par une corde fixée à l'une des solives. Il restera donc en suspens. Tout son contenu se videra et sera emporté par le vent. Comme ils l'avouent dans leurs chansons, les Korrigans sont obligés, par leur nature, de remettre en place ce qu'ils ont dérangé. Ils seront donc forcés de courir après vos plumes et de toutes les ramasser. Celles-ci étant dispersées aux quatre coins du ciel, ils n'arriveront jamais à tout retrouver, et la honte les empêchera de revenir désormais chez vous ".

Les instructions de la vieille Tinah furent suivies de point en point et les choses se passèrent selon ses prévisions. Un concert horrible de glapissements et d'imprécautions suivit la chute du sac et l'envol éperdu de ce qu'il renfermait. Il y eut des galopades, des bonds, des clameurs dans la cour, dans les bois, dans les champs, dans les prés, puis le bruit s'éloigna, s'amoindrit, s'éteignit. Depuis, Coatbilly n'a jamais reçu la visite des Korrigans, et ses aimables habitants peuvent dormir, aujourd'hui, sans crainte des mauvais esprits, sur leurs deux oreilles.
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Message par Lysbeth Emerelle Jeu 4 Juin - 16:31

c'est un coup bas pour les korrigans cela dit Rolling Eyes
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Message par Niniel Jeu 4 Juin - 20:25

Pour une fois...
Oeil pour oeil, dent pour dent !
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Message par Loup-Blanc Ven 7 Sep - 21:10

Très sympathique ce sujet.

Il me remet en mémoire des bribes de souvenirs, ou quand j’étais louveteau, en classe de mer, nous parcourions les sentiers des côtes Armoricaines. Les accompagnateurs nous contaient alors de telles histoires. Cela nous dissuadait bien de se balader seul la nuit dans les landes. Vos écrits de mémoire sont emplis de vie, On en redemande !

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